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Les facteurs régionaux d’insécurité: de 1914 à 1945


Les conflits préludes à la conflagration mondiale

L’affaire de Mandchourie

la création du Mandchoukouo

En 1929, les japonais exerçaient une grande influence en Mandchourie du sud (région de Chine dans laquelle ils ont investis). En 1931, le PC chinois y établit un office de propagande patriotique et anti-japonais. Ceux-ci ont donc tenté d’établir leur souveraineté sur toute la Mandchourie, et ont utilisé comme prétexte à l’opération militaire l’assassinat d’un capitaine japonais en Mandchourie, et la destruction par un attentat chinois en septembre 31 d’une voie ferrée construite en Mandchourie par les japonais dont ils se servent pour l’industrie. Fin août 32, il n’y a plus aucune résistance chinoise en Mandchourie, qui s’est proclamée indépendante le 18 février 32 (approbation par 600 responsables choisis par les japonais). Le 9/3, une convention se réunit et confie la tête de l’état à l’ex-empereur de Chine, Pou-Yi. La Mandchourie indépendante devient le Mandchoukouo.

L’impuissance de la SDN

Le 30/9/31, puis le 24/10/31, le conseil de la SDN ordonne au Japon de retirer ses troupes de Mandchourie : il refuse et exige la conclusion d’un accord sino-japonais confirmant les privilèges du Japon en Mandchourie. La SDN crée une commission qui établit que la Mandchourie doit être déclarée autonome sous souveraineté chinoise. Le 24/2/33, l’assemblée de la SDN adopte un rapport final qui déclare la souveraineté chinoise sur la Mandchourie et condamne le Japon. La SDN considère que le Mandchoukouo ne doit pas être reconnu et demande le retrait du Japon, mais ne prévoit aucune sanction.

L’affaire de l’Éthiopie

Dans les années 30, les italiens ont voulu se lancer dans la constitution d’un vague empire colonial (1896 : le désastre d’Adoua met fin à la tentative précédente). Ils s’emparent militairement de l’Ethiopie le 3/10/35, et y restent jusqu’en mai 36. Le 7/10/35, le Conseil de la SDN condamne la guerre entreprise par l’Italie, et envisage des sanctions militaires, mais les seules sanctions effectives ont été d’ordre économique et financière (interdiction d’exportation vers l’Italie : fer, cuivre, acier non concernés). Le 9/5/36, un décret de Mussolini déclare l’Ethiopie partie intégrante de l’Italie = le roi d’Italie devient empereur d’Ethiopie. Le 4/7/36, la SDN vote une résolution = levée des sanctions économiques appliquées à l’Italie.

Les conflits d’Europe centrale

Dans une conférence secrète du 5/11/37, Hitler annonce que le but de la politique allemande est de sauvegarder et multiplier la communauté raciale allemande, qu’il chiffre à 85 millions d’individus (= Allemagne, Autriche et Sudettes).

Le 6/11/37, signature du pacte anti-Komintern, et accords entre Mussolini et Von Ribben Tropp (ministre allemand des affaires étrangères) sur le problème autrichien = les italiens abandonnent leurs intérêts stratégiques dans cette région. En janvier 38, les autrichiens découvrent un complot allemand : le chancelier autrichien Schuschnigg sollicite une entrevue avec Hitler, qui a lieu le 12/2/38 = Hitler lui reproche de ne pas avoir fait sortir l’Autriche de la SDN, de trahir l’Allemagne, … et lui lance un ultimatum pour qu’il nomme Seyss-Inquart au poste de ministre de l’intérieur. Le chancelier accepte, suivi par le président fédéral Niklas. Le 24/2/38, dans un discours, le chancelier autrichien affirme qu’il ne cédera plus. Le 9/3, il annonce pour le 13/3 un plébiscite sur la question de l’indépendance de l’Autriche vis-à-vis de l’Allemagne. Hitler est surpris, et le 11/3 il somme le chancelier de renoncer à son plébiscite, ce que le conseil des ministres accepte le jour même. Hitler annonce alors qu’il veut la nomination au poste de chancelier de Seyss-Inquart, ce qui est accepté, et dans la nuit du 11 au 12/3, le nouveau chancelier fait appel aux troupes allemandes. Le 13/3, des lois autrichiennes et allemandes scellent l’union des deux pays. Un plébiscite approuve à 97% l’Anschluss. Absence de réaction internationale.

Suite à cela, les tchécoslovaques prennent peur. L’Allemagne les rassure, mais le 29/3, un parlementaire tchèque réclame l’autonomie des Sudettes, et en avril, le parti allemand des Sudettes adopte un programme prévoyant la création d’un gouvernement autonome  dans cette région. Les 20 et 21 mai 38, le gouvernement tchèque mobilise une classe de réserviste, et en septembre 38, à Nuremberg, Hitler déclare que la population allemande des Sudettes, torturée par les tchèques, doit être protégée. Chamberlain (GB) rencontre Hitler et lui fait savoir que l’annexion des Sudettes est normale. La France et la GB proposent à Prague que tout territoire dont la population est à plus de 50% allemande doit revenir à l’Allemagne, et adressent un ultimatum. Le 22/9/38, Hitler annonce à Chamberlain qu’il trouve les propositions de la France et de la GB insuffisantes = les tchèques et les allemands procèdent à la mobilisation générale. Le 28/9, Chamberlain propose de tenir une conférence des chefs de gouvernement, qui a lieu le 29/9 à Munich avec l’Allemagne, la France, et la GB, mais sans les tchèques = accord sur l’annexion des Sudettes dans les conditions fixées par Hitler.

 

Des conflits aux implications plus étroitement régionales

Conflits européens

La Guerre d’Espagne

De 1923 à 1931, l’Espagne connaît la dictature de De Ribeira. En avril 31, elle devient une république : élections organisées le 16/2/36 = les droites obtiennent une légère majorité de voix, mais le Front Populaire obtient une majorité de 57 sièges. Le 13/7/36, le député monarchiste Sotello est assassiné par la police nationale, et la révolte commencée le 17/7 au Maroc espagnol s’étend à l’Espagne le 18/7. Le 25/7, début d’une guerre civile qui dure jusqu’en 39 avec la victoire franquiste. La France et la GB ne sont pas intervenues dans ce conflit, mais l’Italie et l’Allemagne y ont beaucoup participé.

L’Espagne est restée en dehors de la GM2, car la guerre civile vient juste de s’y finir (assez de morts), Franco aurait eu une ascendance juive, et l’Allemagne et l’Italie n’ont pas insisté car l’Espagne avait des revendications territoriales au Maroc = peur allemande de voir tout le nord de l’Afrique basculer dans le camp des alliés.

L’accession de l’Irlande à l’indépendance

Les indépendantistes prennent Dublin le lundi de Pâques 1916 et y établissent un gouvernement provisoire. Répression militaire sérieuse de la GB, qui dissout le gouvernement. En 1918, la GB projette d’établir en Irlande un service militaire = l’annonce déchaîne un tollé et le projet est abandonné. De 1919 à 1921, se déroule la guerre d’indépendance irlandaise, qui se termine le 6/11/21 par la signature du Traité de Londres qui pose le principe de l’autodétermination de l’Irlande = elle dévient un état libre et indépendant. Début d’une guerre civile avec le problème de l’Irlande du Nord. Les mouvements indépendantistes ont eu des relations très étroites avec les allemands. On a retrouvé cette situation dans les années 30, et en 38, en application du traité de Londres (les bases navales GB en Irlande devaient être restituées à l’Irlande en 38) on a craint que l’Irlande aide Allemagne, mais elle est restée neutre.

Les conflits en Amérique latine

L’un des problèmes de l’Amérique latine est que les USA considèrent qu’il s’agit d’un territoire sur lequel ils ont un droit d’intervention (doctrine Monro de 1923).

Le Nicaragua : ce conflit illustre la rivalité entre les USA et le Mexique. Le départ des troupes américaines du Nicaragua était prévu pour 1925. Quelques mois avant, l’élection d’un président conservateur a rassuré les USA, mais suite à un coup d’état, le président a été remplacé par un général. Les USA sont intervenues et ont fait Diaz président. Le candidat mexicain, Sacasa, s’est rapidement dressé contre le candidat américain. Or, le Mexique est considéré comme un péril bolchevik, à tel point que certains responsables politiques américains prônaient en faveur d’une intervention militaire au Mexique. Les américains sont donc restés au Nicaragua jusqu’en 1933.

Les conflits frontaliers entre républiques d’Amérique latine :

  • le conflit de Tacna-Arica a opposé le Chili et le Pérou. Tacna-Arica est une région historiquement péruvienne concédée au Chili en 1883 pour 10 ans, au terme desquels un référendum devait être organisé pour savoir de quel pays dépendre. Mais le référendum n’a pas lieu, et quand le Chili l’a proposé en 1921, le Pérou l’a refusé. Un conflit de plusieurs années a alors débuté.
  • le conflit du Chaco entre Bolivie et Paraguay. Les deux pays revendiquaient un territoire de 300.000 kms². Déclaration de guerre réciproque en 1933, et fin du conflit en 35.
  • le conflit de Leticia entre le Pérou et la Colombie. Un traité de 1922 prévoyait que la Colombie donne au Pérou une bande de terre au NE de l’équateur, et que la Colombie obtenait des terrains dans le sud. Le 1/9/32, des péruviens irréguliers se sont emparés de la bourgade de Leticia. Le conflit a pris fin en 34 avec l’intervention de la SDN.