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Les facteurs régionaux d’insécurité: De 1945 à 1991


Les conflits substituts d’affrontements généraux Est/Ouest

La Corée

Yalta et Postdam décidèrent de mettre fin à la domination exercée depuis 1910 par le Japon sur la Corée : les russes devaient occuper le nord et les américains le sud, avec le 38ème parallèle comme ligne de frontière. Mais rapidement, les deux camps ne se sont pas entendus sur les modalités d’un gouvernement provisoire et la commission temporaire des Nations Unies n’a pu organiser des élections que dans le sud du pays = on s’achemine vers la création de deux états. Le 25/6/1950, les forces militaires de la Corée du Nord franchissent le 38ème parallèle avec pour objectif de contrôler toute la Corée. Une résolution du CSONU du 25/6 condamne cette attaque et ordonne le retrait des troupes, et une du 27/6 vote des sanctions contre la Corée du Nord. Le 29/6, le président américain autorise des attaques en Corée du Nord et le 7/7, le CSONU prie les USA de désigner le commandant de la force unifiée des Nations Unies pour intervenir en Corée. Le 16/10, les Chinois interviennent militairement dans le conflit (revers du coté américain), puis le 18/12/50, le front se stabilise autour du 38ème parallèle. Le responsable américain des opérations militaires est révoqué le 10/4/51 après avoir demandé l’utilisation de l’arme atomique. Début des négociations de paix le 10/7/51, qui prennent fin en 7/53. La ligne de démarcation est fixée au 38ème parallèle. Les américains ont voulu y voir une réussite de leur politique de « containment », car un communisme très dur s’est développé en Corée du Nord, dirigé par Kim Il Sung.

 

Le Vietnam

Au début, il s’agit d’une guerre menée en Indochine par la France. Après 1945, la France y a repris pied (fin de l’occupation japonaise), mais dès septembre 45, les communistes vietnamiens installent un gouvernement provisoire qui remplace celui officiel de Bao Dai. En 46, la France reconnaît que la République du Vietnam est un état libre, mais il fait toujours partie de l’union française, et rapidement les relations avec les communistes se détériorent (ils dénoncent l’arrière pensée colonialiste française), et des hostilités s’engagent. La France réagit militairement pour maintenir le Vietnam indépendant, mais le 7/5/54, la chute de Dien Bien Phu accélère le processus de négociation. L’armistice est signée le 20/7/54 et la conférence de Genève fixe une ligne d’armistice au 17ème parallèle (au nord, les communistes ; au sud, les non communistes). Des élections sont prévues en 7/56 pour réunifier les 2 Vietnam, mais les USA y sont opposés. Ils soutiennent Ngo Dinh Diem qui remplace Bao Dai, et augmentent leurs crédits militaires au Vietnam. L’assassinat de Ngo Dinh Diem en 63 fait monter la pression, et en 64, le président américain fait voter par le Congrès une résolution qui fait de l’affaire du Vietnam une affaire vitale pour les américains. En 68, de 500 à 550.000 soldats américains y sont présents, mais ni cet engagement massif en hommes ni les bombardements ne permettent aux américains de libérer des zones ou de faire reculer les communistes. La guerre d’usure dure jusqu’en 68, puis le 31/1/68, l’offensive du Têt menée par les forces communistes au sud-Vietnam contre une centaine de villes et de bases américaines précipite le début des négociations. Les américains se retirent du Vietnam, mais aident le Sud-Vietnam à résister. L’accord de Paris de 72 prévoit un cessez-le-feu le 2/1/73 et le retrait américain avant 60 jours. Le 30/4/75, le Sud-Vietnam chute.

Le Cambodge et le Laos étaient aussi devenus indépendant après le départ de la France d’Indochine. Au Cambodge, le prince Sihanouk a été renversé en 70 par le coup d’état du général Lon Nol, très hostile aux communistes (il reproche à l’ancien gouvernement d’avoir laissé implanter des bases communistes vietnamiennes au Cambodge). Les Cambodgiens doivent faire face aux Khmers Rouge, qui s’imposent en 1975 (chef = Polpot). Au Laos, le gouvernement d’avant 75, dirigé par le prince Souvanna Pouma était neutraliste. En 75, les mouvements communistes l’emportent (chef = le prince Souvallouvong).

En 1975, ces conflits dégénèrent entre communistes = la victoire des Khmers Rouges soutenus par les Chinois s’oppose à celle des Nord-Vietnamiens soutenus par l’URSS. En 78-79, le Vietnam envahit le Cambodge et chasse les Khmers Rouges du pouvoir. Les chinois sont intervenus en 79, mais se sont vite retirés, après avoir subis de lourdes pertes.

 

 

Les conflits Nord/Sud

Les conflits de la décolonisation

La guerre d’Algérie

Le 31/10/54, première action du FLN en Algérie. Le gouverneur général de l’Algérie (Jacques Soustelle) obtient l’augmentation des effectifs armés qui passent de 80 à 225.000 hommes. En 56, Soustelle, favorable à l’intégration des musulmans dans la communauté française, est remplacé par le Général Catroux, lui aussi remplacé par Robert Lacoste, qui est favorable à une solution de fermeté en Algérie = il obtient 400.000 hommes et propose un cessez-le-feu, des élections libres 3 mois plus tard et la négociation avec les élus sortis des urnes d’un statut futur de l’Algérie. Le plan est refusé par le FLN, dont l’arrestation du principal leader a contribué à déstabiliser la position de la France : le conflit s’est enlisé. Le 13/5/58,le gouvernement général est occupé, et le général Massu prend la tête du Comité de Salut Public. Pour écarter le risque de coup de force militaire, il est fait appel à De Gaulle qui devient président du conseil le 1/6/58. Le 4/6, il va en Algérie, et organise un référendum sur la question algérienne en septembre 58. L’idée de l’indépendance de l’Algérie progresse : le référendum du 8/1/61 est approuvé à 75%. Le putsch du 21/4/61 précède la création de l’OAS. Le 17/10/61, une grande manifestation des algériens à Paris est réprimée dans le sang. Le 18/3/62, les accords d’Evian prévoient un référendum le 1/7/62. Le 3/7/62, l’indépendance de l’Algérie est proclamée.

Cette indépendance était souhaitable : si l’Algérie était restée française, elle serait devenue une sorte d’Afrique du Sud ; si elle restait française mais avec des changements, la France se serait trouvé face à une solution très difficile à gérer.

La crise du Congo belge

Le mouvement indépendantiste s’est manifesté dès 1950. En 57, des émeutes éclatent et en janvier 59 de nouvelles émeutes poussent le roi Baudoin à conduire les populations congolaises à l’indépendance. Le 30/6/60, l’indépendance est proclamée, mais dès le 5/7/60 des mutineries éclatent et le renvoi des officiers belges est demandé. Le 11/7, la région du Cantaga (la plus riche) fait sécession. Les leaders politiques congolais demandent l’appui de l’ONU, qui envoie des forces pour remplacer les troupes belges. Début 61, on compte environ 15 gouvernements indépendants. Le 21/2/61, dans le cadre de l’ONU, un plan de reconstruction est proposé, mais il n’est envisageable qu’après une opération militaire. En 9/61 et 12/61, deux offensives de l’ONU au Catanga mettent fin à la sécession. L’unité du Congo belge est maintenue : départ des troupes de l’ONU en 64.

Des conflits plus atypiques

La guerre des Malouines

Le 2/4/82, les troupes argentines occupent l’Archipel des Malouines. La dictature argentine cherche ainsi à rétablir une unité nationale discréditée par des problèmes économiques, et à faire bonne figure auprès des états du sud dans la lutte contre les puissances coloniales. A plus long terme, cette implantation permet de se rapprocher de zones riches en nodules polymétalliques (riches en métaux rares). La Grande-Bretagne organise la riposte militaire sous forme d’une bataille navale : le 14/6/82, les troupes GB débarquent sur l’île principale. La défaite militaire des argentins a entraîné la chute du régime.

L’Afrique du sud

C’est un affrontement N/S au sein d’un même état = entre des communautés raciales, dû à la politique d’apartheid mise en place en 48. Les émeutes du ghetto de Soweto font plus de 500 morts. Création sur le territoire de l’Afrique du sud d’état indépendant à population noire = la politique des Bantoustans (ex: Transkai en 76, Ciskei en 81,…).

 

 

Les conflits régionaux répondant à une autre logique

Le conflit israélo-arabe

Antagonisme antérieur à la création d’Israël

Israël a disparu de la carte en 70 après JC. L’idée d’un état juif refait surface à la fin du 19ème, sous l’impulsion de Théodore Herzl : premier congrès sioniste en 1897 à Bâle. Le 2/11/17, la déclaration Balfour annonce la fondation en Palestine d’un foyer national juif. En 1929, les premières grandes émeutes entre communautés juives et arabes éclatent : en 31, on compte environ 180.000 juifs en Palestine. Soulèvements arabes hostiles à la GB en 10/33, progression en 36 de l’idée de séparation de la Palestine en deux, qui se heurte au refus des pays arabes, dont l’Irak. Après la GM2, la cause sioniste est très sympathique. En 46, le plan Morisson prévoit la division de la Palestine en 4 zones = 1 province arabe, 1 juive, le district de Jérusalem sous administration internationale et le district de Neguev. Il y avait toujours un état unique et les zones auraient eu une large autonomie. En 47, le dossier palestinien est entre les mains de l’ONU qui propose la création d’un état juif, d’un état arabe et de Jérusalem. Le plan est accepté le 29/11/47 et la fin du mandat GB en Palestine fixé au 18/5/48.

Guerres entre Israël et états arabes

Le 15/5/48, la GB est partie et l’état d’Israël se proclame indépendant.

Il est tout de suite reconnu par les USA et l’URSS. La première guerre israelo-arabe éclate : les troupes arabes pénètrent en Israël le 16/5/48. La guerre se termine le 25/1/49 par une victoire israélienne.

La seconde guerre commence le 26/7/56 avec la nationalisation par Nasser du Canal de Suez.

Le gouvernement israélien envahit le désert du Sinaï dans la nuit du 29 au 30/10/56. Le 30/10, la France et la GB adressent un ultimatum aux deux pays et leur demandent de se retirer à 16 kms du canal. Le 5/11, la France et la GB occupent Port Saïd : l’URSS leur adresse un ultimatum pour qu’ils repartent. Le 7/11/56, l’AGONU vote la création d’une force internationale des Nations Unies chargée de remplacer les troupes françaises et GB.

La troisième guerre a lieu en 67, après l’interdiction unilatérale d’accès au Golfe d’Akaba décrétée par Nasser, qui exige le retrait des forces de l’ONU.

Israël lance une offensive contre l’Egypte le 5/6/67 : destruction de toute l’aviation égyptienne et occupation de nombreux territoires (golfe d’Akaba, bande de Gaza, désert du Sinaï, Jérusalem, Cisjordanie, plateau du Golan). La guerre dure 6 jours et Israël passe de 20.800 kms² à 102.000kms². Les répercussions internationales sont considérables : les relations entre Israël et la France sont déstabilisées, le CSONU adopte le 20/11/67 la résolution 242 qui ordonne à Israël l’évacuation des territoires occupés.

Quatrième guerre : guerre du Kippour (6 au 24/10/73).

Les armées arabes décident une attaque surprise d’Israël en pleine fête du Iang Kippour : les troupes israéliennes sont écrasées, puis un renversement de tendance a lieu = le 8/10, Israël reprend le plateau du Golan puis franchit le canal de Suez entre le 14 et le 15/10. Le CSONU adopte le 22/10 la résolution 338 qui ordonne le cessez-le-feu dans les 12H et l’application de la résolution 242 de 1967.

Cinquième guerre du 15/3 au 13/6/78.

L’armée d’Israël intervient au Liban (surtout au sud) car il sert de base aux terroristes palestiniens. Elle favorise la création d’enclaves extrémistes armées par les israéliens = l’armée du Sud Liban. Un cessez-le-feu est obtenu dans le cadre de l’ONU avec une force d’interposition.

Guerre entre Israël et les palestiniens

En 64, Arafat crée l’OLP qui lance ses premières actions contre Israël le 1/1/65, et multiplient les attentats dans les années suivantes (JO Munich en 72). Une intervention au Sud Liban en 78 vise les palestiniens, et Israël recommence la même opération en 82, ce qui entraîne les massacres de Sabbra et Shatila.

 

Intervention soviétique en Afghanistan (12/1979)

le but était la recherche par les soviétiques d’un accès à une mer chaude, et d’éviter une contagion islamiste aux régions russes à forte population musulmane situées à la frontière avec l’Afghanistan (gouvernement islamiste). Les russes se retirent en 89 suite à une décision de Gorbatchev en raison des nombreuses pertes essuyées pour rien en 10 ans et parce que la Russie ne peut plus financer un effort de guerre comme celui-là.

 

La guerre Iran – Irak = la première guerre du Golfe (80 – 88).

L’Irak voulait abattre le jeune régime iranien, considéré comme fragile. Il s’agit d’un affrontement entre arabes (Irak) et perses (Iran) avec des revendications territoriales sur le Shatt-al-arab = une voie d’eau formée par la réunion du Tigre et de l’Euphrate qui débouche sur le Golfe Persique. Cette guerre a été relativement longue et très meurtrière car ce fut une guerre de tranchée avec usage de gaz asphyxiants. Elle a montré la supériorité matérielle de l’Irak.